Taille : Adopter les bons gestes

Publié le 07/10/22

Intervenir à la bonne période

Il faut en premier lieu intervenir aux périodes adaptées :

  • On intervient toujours en dehors des périodes de montée et de descente de sève.
  • La taille de formation se pratique généralement l’hiver, de novembre à février : cette période permet notamment de mieux distinguer l’architecture du végétal.
  • Sur les arbres, la taille d’entretien dite « en vert » s’effectue de juin à août : elle permet de mieux repérer le bois mort, un meilleur recouvrement des plaies et limite l’apparition de rejets.
  • Sur les arbustes, la période d’intervention pour la taille d’entretien est conditionnée par le mode de floraison :
  • Sur les arbustes fleurissant sur le bois de l’année : on taille en fin d’hiver
  • Sur les arbustes fleurissant sur les bois d’un an ou plus : on taille après la floraison
  • Pour les arbres fruitiers, la période de taille dépend de la variété des arbres visés :
    • Les arbres à pépins (pommier, poiriers) doivent être taillés en hiver, avant la montée de la sève : les poiriers, plus résistants aux maladies, seront taillés dès février ; puis suivront les pommiers et les pêchers en mars.
    • Les arbres à noyaux (cerisiers, pêchers, pruniers et abricotiers) : ils seront, eux, taillés en toute fin d’été ou en début d’automne, juste après la récolte de leurs fruits. Opérez les tailles de nettoyage et de fructification en été et les tailles de rabattage et élagage en septembre et octobre pour laisser le temps aux végétaux de cicatriser avant l’hiver.

 

Utiliser les bons outils

Pour effectuer un travail propre et net, le jardinier doit en premier lieu adapter l’outil au diamètre de la branche à tailler :

  • Le sécateur pour les tailles de petite section, de 15 à 30 mm de diamètre.
  • L’ébrancheur (ou sécateur de force) pour les tailles jusqu’à 45 mm.
  • La scie arboricole (ou scie japonaise) : outil polyvalent, elle conviendra aussi bien pour les sections comprises entre 40 et 100 mm. Si toutes coupent en tirant, on trouve des scies à lames droites et des scies à lames courbes. Les premières ont l’avantage de passer partout, alors que les secondes nécessitent moins d’effort de tirage. Plus l’intervalle entre les dents est grand (supérieur à 4 mm) et la lame longue, plus la scie est performante pour venir à bout des branches de gros diamètre.
  • Pour les très grosses sections, on se tournera vers des matériels motorisés type élagueuse (classique ou sur perche) ou tronçonneuse.

 

Il va sans dire que les outils de taille doivent être correctement aiguisés pour permettre une coupe nette et franche et faciliter la cicatrisation ultérieure de la plaie.

 

Les règles de base

Coupez des branches de faible diamètre

Crédit Augustin Bonnardot

Plus le diamètre de la coupe sera faible, plus le recouvrement de la plaie sera rapide et diminuera le risque d’infection. Pour que cette règle soit applicable, il est nécessaire de suivre l’arbre dès sa plantation (taille de formation), puis régulièrement tout au long de sa vie.

La taille devrait toujours se limiter à des éliminations de branche de diamètre inférieur ou égal à 5 cm. L’élimination de branches de plus gros diamètre constitue des opérations de rattrapage, d’autant plus risquées qu’il s’agira d’essences à moindre pouvoir de compartimentation comme le marronnier, le peuplier ou le saule.

 

Suppression d’une branche à sa base

  • Respectez l’emplacement et l’angle de la coupe pour ne pas altérer le bourrelet cicatriciel : Effectuez la coupe dans le plan joignant l’extérieur de la ride de l’écorce et l’extrémité du « col » de la branche, sans altérer le cambium qui formera les tissus de recouvrement de la plaie. La coupe doit généralement être perpendiculaire à l’axe de la branche à éliminer.

 

 

  • Taille grosse branche
    Crédit Augustin Bonnardot

    Les branches longues et de gros diamètre doivent être couper en plusieurs fois pour éviter une déchirure au niveau du point d’insertion de la branche, notamment lors des tailles en vert.

 

 

 

 

 

 

  • Crédit Augustin Bonnardot

    Taillez sur tire-sève: Lorsque vous devez réduire la longueur d’une branche, effectuez la coupe à proximité immédiate d’un tire-sève. Le tire sève doit avoir un diamètre au moins égal à la moitié du diamètre de la branche éliminée. La coupe doit être parallèle à l’axe du tire-sève. Le tire-sève assure une bonne alimentation en sève au niveau de la coupe et un recouvrement rapide de celle-ci.

 

 

  • La taille des jeunes rameaux : les rameaux de l’année ou d’un an seront taillés légèrement en biais, à 5 mm au-dessus d’un bourgeon, avec une inclinaison opposée à ce dernier.

 

 

  • Bien orienter le sécateur : la contre-lame doit être du côté de la branche à supprimer et la lame tranchante du côté de la partie conservée.

 

Soin des plaies

Les avis concernant l’application d’un mastic cicatrisant sont très partagés. Des études ont en effet prouvé que certains mastics (dont le célèbre « goudron norvégien ») n’avaient aucune influence sur la bonne cicatrisation d’un arbre ni d’efficacité sur les champignons parasites et pouvaient même entraver le processus de recouvrement de la plaie.

Certains mastics à base d’argile, de propolis ou de résines naturelles ont cependant l’intérêt de protéger la plaie de l’eau et d’éviter son dessèchement.

Sachez qu’un arbre en bonne santé procède de lui-même à l’élaboration de barrières physico-chimiques (compartimentation de la plaie et émission de substances antiseptiques) et à l’émission d’un bourrelet cicatriciel.

 

Désinfection des outils

Afin d’éviter la contamination de plusieurs sujets par un agent pathogène présent dans l’un des végétaux taillés, il convient de désinfecter régulièrement les outils. Cette désinfection se fait idéalement entre chaque arbre, mais plus fréquemment entre chaque chantier.

Les produits les plus couramment utilisés sont de l’alcool à 60°, de l’éthanol à 70° ou de l’eau de javel diluée à 0,5% de chlore actif.

Le trempage pendant quelques minutes assure une meilleure efficacité que la pulvérisation du produit sur l’outil.

 

Pour aller plus loin